MYRTILLES – Croissance infinie ?

Il y a quelque temps, un producteur m'a demandé : Jusqu'où la demande de myrtilles peut-elle encore croître ? Existe-t-il un plafond ? Ce sont des questions que beaucoup se posent, et auxquelles il est difficile de répondre. Jusqu'à présent, tout indique que la myrtille continue de conquérir le monde. Elle semble être le fruit idéal grâce à sa saveur, sa couleur, sa brillance et sa taille, sans oublier ses qualités pratiques et bénéfiques pour la santé. De plus, elle est disponible toute l'année, car elle peut être cultivée dans de nombreuses régions tempérées et subtropicales. Son avantage par rapport aux autres baies est sa plus grande facilité de transport, conservant sa qualité après plusieurs semaines de voyage par bateau et par camion. Elle répond donc parfaitement aux attentes des consommateurs et des détaillants d'aujourd'hui. Comme souvent, des voix se sont élevées pour mettre en garde contre les effets négatifs de sa culture et de son transport sur l'environnement, notamment en ce qui concerne l'utilisation de l'eau, des produits agrochimiques et des emballages plastiques nécessaires à sa vente. Mais ces opinions restent insuffisantes et ne freinent pas le succès de la myrtille auprès des consommateurs du monde entier. Tout indique que pour l'instant il restera le « roi des fruits », et on ne sait pas jusqu'où sa consommation pourra croître.

Mais la situation est différente lorsqu'on analyse cette activité d'un point de vue productif et commercial : le succès n'est plus garanti. Pendant des années, les myrtilles ont été une culture très rentable, ce qui explique l'essor de leur culture dans de nombreuses régions du monde. L'offre a augmenté d'année en année, et la demande a suivi. Les craintes de ventes insuffisantes n'ont pas surgi, sauf dans quelques cas particuliers. Mais le problème est que les prix élevés ne pouvaient pas être maintenus. Les prix actuels sont bien loin de ceux du passé.

La campagne agricole 2024/25 de l'hémisphère Sud, qui vient de s'achever, n'a pas fait exception. Le Pérou, premier exportateur vers le Sud et le monde, s'est remis du déclin subi en 2023/24. Sa production a retrouvé son plein potentiel et a progressé grâce à l'entrée en production des jeunes plantations. Le Pérou a ainsi clôturé une nouvelle campagne agricole record, dépassant pour la première fois les 300.000 XNUMX tonnes exportées. D'autres pays de l'hémisphère Sud n'ont pas eu cette chance. Leur expansion a ralenti il ​​y a quelques années, et les exportations se sont stabilisées, voire ont diminué.

C'est le cas du Chili, qui est passé de 110.000 2017 tonnes d'exportations en 18/2018 et 19/85 à 90.000-3 20 tonnes au cours des trois dernières années. Les expéditions sud-africaines se sont stabilisées autour de 24.000-20.000 10 tonnes. L'Argentine et l'Uruguay ont fortement réduit leurs exportations, devenant des fournisseurs de niche. De 6.000 XNUMX tonnes exportées il y a dix ans, elles sont tombées à XNUMX XNUMX tonnes. Les raisons de cette baisse sont très simples : les bas prix pratiqués rendent la culture dans ces pays non rentable, et ils ne peuvent pas rivaliser avec les avantages dont bénéficie le Pérou. Cela oblige les concurrents à changer de stratégie ou à se retirer du marché.

Mais au Pérou aussi, la situation n'est plus aussi favorable. La faiblesse des rendements commence à éroder les bénéfices et oblige à repenser l'activité, à procéder à des ajustements et à gagner en efficacité. Malgré cela, le Pérou poursuivra sa croissance. Une grande partie de la production est encore en cours. À cela s'ajoutent les améliorations des techniques de culture et le remplacement de certaines variétés par de nouvelles, plus performantes, plus riches et plus stables. Par conséquent, l'approvisionnement du sud sera encore plus dominé par le Pérou : on estime qu'au cours de la prochaine saison, trois myrtilles sur quatre dans l'hémisphère sud proviendront du Pérou. De plus, grâce au renouvellement variétal en cours, la myrtille sera de meilleure qualité, notamment en termes de saveur et de durée de vie après récolte. Malgré ces efforts, les prix resteront bas, sauf en cas de pénuries ponctuelles, comme ce fut le cas en 3-4.

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