Pourquoi utiliser des biostimulants dans la culture de la myrtille?

01/12/2017

Ces substances sont capables de contribuer à une croissance harmonieuse des plantes et à leur expression. Bien qu'ils n'affectent pas directement certains événements physiologiques, ils stimulent les processus naturels pour améliorer l'absorption des nutriments, la tolérance au stress abiotique et le calibre des fruits.

Au cours des dernières années, les bleuets se sont positionnés comme l’une des cultures les plus en projection du pays. Pour cette raison, faire appel aux différents outils existants sur le marché pour améliorer leur développement à un niveau productif apparaît comme une démarche totalement logique.

Dans ce contexte, l'utilisation de biostimulants est une alternative qui gagne de plus en plus d'adeptes. Et est-ce que ces substances sont en mesure de contribuer à une croissance harmonieuse des plantes et qu'elles s'expriment mieux. Bien qu'ils n'affectent pas directement des événements physiologiques spécifiques, ils stimulent les processus naturels pour améliorer l'absorption des nutriments, la tolérance au stress abiotique et la taille du fruit, un attribut essentiel sur ce marché. En outre, dans le cas de nouvelles plantations, ils favorisent un enracinement et une germination plus importants.

Il existe actuellement plusieurs alternatives de ces produits sur le marché, qui sont formulés avec différents composés naturels. Les plus fréquents sont fabriqués à partir d’extraits de légumes terrestres, d’algues, de graines ou de combinaisons de matières premières.

Un autre composant important de ces produits est constitué par les acides aminés, qui constituent les protéines et sont les précurseurs de plusieurs phytohormones, signaux chimiques qui facilitent la communication entre les cellules et coordonnent leurs activités. Dans la même ligne, certains vitamines, antioxydants, glucides et macro et micronutriments sont utilisés en complément.

"Les biostimulants aident à assurer une meilleure assimilation de l'ammonium absorbé, fournissent des acides aminés de qualité, optimisent la photosynthèse et le développement des tissus, favorisent une accumulation optimale de substances de réserve ainsi qu'une plus grande turgescence cellulaire et une régulation du développement des baies" explique Henry Ibarra, consultant d'Eurochilena pour la nutrition durable des plantes.

Caractéristiques des composés les plus utilisés

Pour l’expert, il est tout à fait judicieux que ces produits soient utilisés dans des variétés de bleuets dont le taux de matière sèche est inférieur à 20%, afin de garantir que le fruit voyage bien et arrive à destination dans d’excellentes conditions.

1-substances humiques

Ce sont des macromolécules organiques complexes et très hétérogènes, obtenues avec la décomposition de la substance organique et l'activité des microorganismes.

"Ils sont un mélange complexe de différents acides contenant des groupes carboxyliques et phénoliques, ainsi que des dérivés du sucre", explique Ibarra.

Ils sont obtenus avant tout à partir de dépôts d’humus ou de compost fossiles.

"Les substances humiques de la tourbe et du compost avec les vers de terre semblent avoir une activité biostimulante plus importante que celles des dépôts d'humus fossiles", dit-il.

L'application de ces substances organiques permet de renforcer le développement radical dans la phase post-greffe et aide à surmonter plus facilement la crise post-greffe. Les autres avantages de ces substances sont qu’elles augmentent le développement végétatif, la masse foliaire et la biodisponibilité des éléments nutritifs.

"En outre, il empêche les phénomènes oxydatifs et améliore la tolérance au stress biotique et abiotique, notamment par la salinité. De même, il améliore la fertilité du sol et réduit l’activité des ions potentiellement phytotoxiques, tels que le partenaire (Na +) et le chlore (Cl-) ", déclare Henry Ibarra.

Extraits d'algues 2

Il existe aujourd'hui plus de mille espèces d'algues 30. Celles utilisées en agriculture pour la production d'extraits à action biostimulante sont principalement les algues vertes, rouges ou brunes, parmi lesquelles Ascophyllum nodosum, Ecklonia maximum, Laminaria digitata et Fucus. Celles-ci sont collectées manuellement ou mécaniquement sur les côtes océaniques du Canada, d'Afrique du Sud, d'Irlande et de Chine.

"L’extraction peut être de différentes formes et occuper des solvants de différentes natures. La méthode la plus largement utilisée implique l'extraction à froid dans de l'eau sous haute pression pour empêcher les altérations chimiques des molécules bioactives ", explique le conseiller d'Eurochilena.

L'effet biostimulant de ces algues est dû à l'activation des voies de biosynthèse des hormones dans la plante plutôt qu'à un apport externe. Selon le type d'espèce, ajoute-t-il, la présence de certains composés est prédominante.

"Surtout, les polysaccharides mannitol, laminarine, alginates, fucoïdanes, sont importants pour leur stimulation dans l'absorption des nutriments et dans l'amélioration du stress environnemental des plantes", explique Ibarra.

Avec l'utilisation de ces extraits, on obtient une augmentation de la vitesse de germination et un stimulus pour la multiplication et la distension cellulaire. De la même manière, on obtient une croissance de l'accumulation d'osmolytes qui stabilise les membranes cellulaires (maintien de la turgescence cellulaire et réduction de l'activité des radicaux libres qui détruisent les cellules) et de l'activité des enzymes de défense contre le stress oxydatif. .

Cela se traduit par des avantages tels que l'augmentation de la taille des fruits, la résistance au stress biotique (moisissures, pourriture, acariens, pucerons, nématodes) et abiotiques (sécheresse, salinité et températures extrêmes) et un développement végétatif accru, entre autres.

3-Betaines

"Les bétaïnes sont des substances naturelles extraites de la betterave à sucre (beta vulgaris). Ce sont des composés que les plantes accumulent naturellement en réponse au stress environnemental causé par les températures basses et élevées, la sécheresse ou la salinité des terres ", a déclaré Ibarra.

Il ajoute que l'accumulation intracellulaire de ces substances permet la rétention d'eau dans les cellules, les protégeant des effets de la déshydratation, "sans perturber la fonction enzymatique, la structure des protéines et l'intégrité de la membrane".

Améliorer l'état hydrique des plantes, favoriser rapidement la suppression du stress hydrique et salin, le réduire au cours de la maturation des fruits, permettre une augmentation de la durée de conservation et de maximiser le degré de sucre et les caractéristiques qualitatives des productions, ses effets principaux.

4-Hydrolysats de protéines

Le principal avantage est qu'ils stimulent de manière positive tous les processus du métabolisme primaire le plus important, tels que la photosynthèse et la synthèse de l'ADN et des protéines; et secondaires, tels que la résistance au stress, la maturation des fruits et l'absorption des nutriments.

"Ce sont des produits à base d'acides aminés et de peptides solubles normalement obtenus par hydrolyse chimique, enzymatique ou mixte de protéines d'origine animale ou végétale", explique l'agronome. Il convient de noter que les acides aminés sont les composants de base des protéines, des macromolécules complexes qui, dans la plante, développent des fonctions structurelles, enzymatiques et hormonales.

Ibarra explique que, même si les hydrolysats de protéines avec le collagène contiennent notamment de la glycine et de la proline; ceux de Fabaceae contiennent de l'acide glutamique, de l'acide aspartique et du tryptophane, qui agit comme un précurseur important de la biosynthèse de l'auxine chez les plantes.

"Les hydrolysats de protéines obtenus par voie enzymatique sont caractérisés par un pourcentage beaucoup plus élevé d’acides aminés libres sous forme de lévogie (végétale), qui sont utilisés efficacement par les plantes. Avec l'hydrolyse enzymatique, le pourcentage d'acides aminés libres est de 90%, tandis qu'avec l'hydrolyse chimique, il ne dépasse pas 50% ", explique Ibarra.

Les hydrolysats de protéines améliorent en outre l’absorption et l’assimilation des nutriments; ils influencent indirectement la croissance des plantes, stimulant la microflore tellurique; et favoriser la présence dans le produit final d'une teneur plus élevée en antioxydants et en protéines et d'une teneur en nitrates inférieure.

5-Triacontanol

Il aide les plantes à optimiser leurs performances, même dans des situations de stress. Le triacontanol est un alcool à longue chaîne (des atomes de 30 C) faisant partie de la famille des policosanols (alcools aliphatiques) présents dans la nature, en particulier dans les cires cuticulaires des plantes et dans la cire d'abeille.

Les alcools aliphatiques sont extraits de la canne à sucre, de certains sous-produits de la transformation des céréales (germe de blé) et d'autres plantes, parmi lesquelles la Fabaceae et la farine de guar.

"Parmi les méthodes d'extraction utilisées, l'hydrolyse enzymatique de la Fabaceae (qui en contient beaucoup) est celle qui parvient à extraire le triacontanol de manière plus efficace, en obtenant des produits avec une teneur toujours supérieure à 6mg / kg et naturelle", explique Henry Ibarra.

Son utilisation a un effet radiant dans la phase post-greffe. En outre, il augmente le développement végétatif, la teneur en sucre et la nouaison. Il réduit également l'accumulation de nitrates dans la feuille et renforce la tolérance à la salinité et au stress biotique.

6-Polysaccharides

Les polysaccharides utilisés sur le terrain peuvent être extraits de différentes espèces de plantes, telles que les algues et presque toutes les espèces de plantes supérieures.

"Mais ils peuvent aussi être extraits des déchets de traitement industriel. Les algues, la vinasse et la mélasse sont les principales sources de préparation des biostimulants ", prévient Ibarra.

Ces substances, en plus de remplir une fonction nutritionnelle, ont d'autres rôles, tels que fournir à la plante du carbone organique et de l'énergie immédiatement disponibles pour la photosynthèse et le métabolisme primaire.

"Ils créent également les conditions pour que l'état nutritionnel aide la plante à se développer et qu'il soit plus vert et plus fort", ajoute Ibarra.

De même, certains polysaccharides tels que la laminarine, les alginates et les fucoïdanes sont importants, car ils améliorent la tolérance au stress environnemental des plantes.

Un autre de ses effets est qu'ils régulent le développement des phases de maturation des fruits et augmentent le degré de sucre dans les baies et le temps de conservation en vitrine, en particulier dans les fruits climatériques, qui peuvent continuer à mûrir une fois séparés. de la plante.

Triacontanol et acides aminés en action

Selon un test effectué par ILSA dans quatre sites différents, l'application de triacontanol et d'acides aminés dans les variétés Blue Gold et Ochlockonee permet d'améliorer la fermeté des baies lors de la récolte et après la récolte.

L’étude a été réalisée sur des cultures de bleuets situées à Santa Fe et à Los Angeles (Biobío), ainsi qu’à Cato et San Nicolás (Ñuble). Au total, quatre applications de 1 L / ha de Triacontanol (6ppm) plus des acides aminés (5,7% Aa total) ont été effectuées tous les 15 jours, en commençant par 50% des fruits. Les mesures ont été prises le jour de la récolte, aux jours 15 et 30 de l'après-récolte, dans une trieuse douce de BBC Thechnologies.

Les essais de la variété Blue Gold effectués à Santa Fe ont donné les meilleurs résultats. Si, le jour de la récolte, le groupe témoin a obtenu un déplacement de 103 gr / mm, la zone d'application du biostimulant a présenté un déplacement de 224 gr / mm.