Le Maroc avance à pas de géant dans les baies

La croissance récente du Maroc dans la production de myrtilles et de framboises a beaucoup à voir avec sa proximité avec l'Europe, mais d'autres marchés d'exportation augmentent chaque année, explique Nabil Belmkaddem, directeur général de la coopérative BestBerry.

Le Maroc a fait des progrès significatifs ces dernières années en termes de production de baies. Pourriez-vous nous parler un peu de l'évolution que vous avez constatée ces dernières années?

Nabil Belmkadem : Au cours des cinq dernières années, la production de framboises et de bleuets a connu une croissance importante et continue, tandis que la production de fraises est demeurée assez stable. La production de mûres n'a pas été convaincante et les producteurs reculent. Nous avons également vu dernièrement la plantation de variétés de myrtilles premium et le développement de nouvelles zones de production de myrtilles, à savoir la région de Dakhla au sud du Maroc pour la production de myrtille précoce et la montagne du Moyen Atlas pour la production de myrtille d'été.

Quels sont les atouts du Maroc ?

NB: Bien entendu, la proximité géographique du Maroc avec l'Europe est essentielle pour assurer un temps de transit court entre les bassins de production marocains et les principaux marchés européens. Le Maroc dispose d'infrastructures adéquates et de connaissances logistiques pour transporter les fruits dans des conditions optimales. Le Maroc a un système politique et financier stable qui encourage les entreprises européennes à investir au Maroc. Notre main-d'œuvre est qualifiée et notre climat permet une longue saison de croissance sans gel.

Avez-vous constaté un intérêt croissant pour le marché européen ?

NB: Naturellement, la fenêtre de production hivernale rend le Maroc assez compétitif et attractif pour les marchés européens. En général, le commerce des baies au Maroc est une extension du commerce européen des baies avec l'objectif général de répondre à la demande des marchés européens. Mais les exportateurs marocains expédient également des baies fraîches au Moyen-Orient et en Russie et les expédient en Asie par avion. Cette activité se développe d'année en année.

Le changement climatique devient-il un problème croissant ?

NB: En fait, les températures plus élevées sont un problème. Par exemple, le début de la floraison des fraises a été affecté par des températures nocturnes plus élevées dans les pépinières et dans les champs après la plantation, et nous avons maintenant un écart de production inhabituel pour cette période de l'année.

Qu'en est-il de la disponibilité de la main-d'œuvre ?

NB: Il est de plus en plus difficile de trouver une main-d'œuvre adéquate tout au long de la saison et les producteurs s'adaptent à cette situation en mettant à disposition des moyens de transport pour faire venir des travailleurs de régions plus éloignées.

Les entreprises marocaines investissent-elles dans des machines de haute technologie ?

NB: Nous constatons un intérêt pour l'utilisation d'équipements spécialisés pour le calibrage des bleuets, ainsi que l'utilisation d'operculeuses avec paniers en carton et de trieurs optiques pour les bleuets congelés. Les entreprises et coopératives de baies fraîches proposent des solutions pour la production externe de leurs membres et investissent donc dans des lignes de production surgelées.

Quels sont les plus grands défis en ce moment ?

NB: Le principal défi pour les producteurs marocains est la demande ou l'incertitude du marché. Il y a des semaines où la production marocaine est vendue à des prix très bas et cela a un grand impact sur la rentabilité du producteur. La hausse des coûts de production est une préoccupation majeure pour les producteurs qui tentent de rester rentables, mais n'a pas empêché les investissements dans des panneaux solaires pour l'irrigation, par exemple. La principale préoccupation est l'utilisation durable de l'eau d'irrigation, car la rareté des pluies est alarmante au Maroc. De plus, la production de baies génère une grande quantité de déchets plastiques et il est nécessaire de faire de gros efforts en matière de recyclage.

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